Si De surcroi®t en plus d’histoires d’amour commencent avec un swipe a droite, les algorithmes ne matchent moyennement avec l’ideal fantasme de la toute premiere retrouve.
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«Et vous, vous etes rencontres De quelle fai§on?» Sourire gene, regard fuyant et hesitation: faut-il etre franc, maquiller la realite ou changer de theme? J’ai verite, c’est qu’il n’y a jamais eu de bousculade au detour de la rue, d’affaires eparpillees au sol a ramasser a deux, ni de sirop renverse sur une chemise blanche. En couples Tinder, Meetic ou Adopteunmec, l’histoire a d’abord commence par une notification sur un telephone.
Alors lorsqu’il faudrait raconter les balbutiements de le couple a un individu avide d’informations gorges de romantisme, certain·es bottent en pointe. «J’ai quelque peu honte parce que c’est la loose, c’est sa simplicite», lache Sophie R., avec Camille depuis pres de deux ans apres avoir matche sur Tinder. Dans ces moments-la, elle prefere desacraliser le recit a suivre: «j’adore beaucoup faire des blagues en disant qu’on semble s’i?tre rencontrees dans un lieu insolite, ca detend l’atmosphere.» Notre Strasbourgeoise a excellent avoir grandi au milieu des Skyblog, la Nintendo DS et MSN, l’amour a portee de swipe la fera moins rever qu’une retrouve dans la «vraie vie».
Notre fantasme alors de foudre
Pourtant, tout i l’heure, Tinder c’est 66 millions d’utilisateurs et d’utilisatrices au monde qui se connectent en moyenne quatre fois par jour, pour un million de dates par semaine. Selon une etude du MIT realisee en 2017 a toutes les Etats-Unis, ces sites en ligne ou applis sont desormais «le deuxieme moyen le plus courant Afin de des couples heterosexuels de se rencontrer» apres le reseau d’ami·es, et le premier Afin de les couples homosexuels.
Malgre ces chiffres implacables, confesser s’en etre remis a toutes les algorithmes plutot qu’au bio de la retrouve IRL est source de malaise. Sophie A., 24 ans, ne cache jamais sa gene lorsqu’on lui exige De quelle fai§on elle a rencontre Hugo. «C’est comme si c’etait naze et qu’il fallait votre style plus romantique alors qu’au final on s’en fout un brin, mais c’est l’effet que ca me fait.»
La realisation du profil, les swipes a gauche et a droite, les calculs des algorithmes, des echanges avec un·e parfait·e inconnu·e… Sans compter que diverses applis, plus connotees plan cul que plan couple, pourraient decredibiliser le bon d’une relation amoureuse. Au temple du dating, on echange, on se retrouve autour d’un verre, ca roule ou gui?re, puis on recommence avec un·e autre.
J’ai rationalisation d’une rencontre amoureuse
Consciente de l’image de certains sites, Marie R. apprehende les reactions: «J’ai trop peur qu’on dise “elle l’a rencontree dans Tinder, ca ne va gui?re tenir”.» Parce que, dans l’imaginaire collectif, l’amour nous tombe dessus sans crier gare. Et avec les applis. ce n’est nullement tout a fait ca.
«On reste vraiment marque avec l’ideal du coup de foudre qui doit nous emporter en dehors de toute raison. Alors que sur les applis comme dans la vraie vie, on fait des parti pris raisonnes», pose Cecile Gueret, psychopraticienne a distance et autrice de Aimer, c’est prendre le risque de la surprise. Sur les reseaux, votre rationalite dans la recherche amoureuse est directement materialisee avec des filtres de selection coches, les photos choisies pour agrementer son profil ou les quelques mots censes resumer sa personnalite.
En permanence aussi nous avons des criteres de selection, marques avec des codes sociaux, culturels et generationnels. «J’entends souvent des personnes dire “lui je ne le rencontre gui?re il fait trop de fautes d’orthographe”, mais IRL ca va etre “ah Cela reste en jogging, moi je veux un homme qui porte une chemise”», caricature sa therapeute.
Grace a la nouvelle fonctionnalite #Tinder qui permet de mettre en avant nos complexes d’interet, je peux tout de suite eliminer ceux qui mettent « footing » ou « course a pied ». Ca m’evite nos mauvaises surprises
Team jogging ou chemise, le dating web propose depuis l’aube des annees 2000 d’acceder i ses preferences sans peine. Mais les sites de rencontre s’inscrivent dans une longue evolution d’la formation du couple a travers moyen. Leurs ancetres? Mes agences matrimoniales, les petites annonces et nos soirees organisees, qui des le XIX e siecle proposent de forcer le destin.
